Des mesures urgentes sont prises pour faire à la perturbation et à la pénurie de médicaments (250 selon les organisations professionnelles) par la signature de 50 licences exceptionnelles d'importation de produits pharmaceutiques. Le président de l'UNOP, Abdelwahed Kerrar, relève que 116 médicaments sont en rupture de stock, alors que 127 autres sont très rares ou indisponibles.
Le marché du médicament vit ces derniers mois de sérieuses perturbations à travers tout le territoire national. Des centaines de produits pharmaceutiques sont en rupture de stock alors que d’autres subissent de vives tensions. Cette pénurie touche plus de 250 médicaments, constatent les organisations professionnelles dont le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) et l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop), regroupées en la Fédération algérienne du médicament (FAM). Le président de la fédération, Abdelwahed Kerrar, a fait état de 116 médicaments en rupture, tandis que la disponibilité de quelque 127 autres demeure très réduite. Cette situation a contraint d’ailleurs la tutelle à signer 50 licences d'importation exceptionnelles de produits dont la pénurie est avérée. Le Snapo a demandé aux autorités concernées de prendre les décisions qu’il faut afin d’éviter la crise dont les conséquences ont été subies de plein fouet par les pharmacies. L’une des raisons à l’origine de cette crise a trait, selon la FAM, aux “restrictions appliquées en amont sur les autorisations d'importation et à l'absence de procédures claires, précises et cohérentes permettant d'administrer avec efficacité l'interdiction des importations de produits fabriqués localement”. La fédération évoque aussi l’absence de réponse de la part de la tutelle à des demandes d’importation supplémentaires d’opérateurs ou la réception tardive de réponses pour lesquelles ils ne peuvent pas effectuer les opérations d’importation. “Le ministère de la Santé pouvait faciliter la tâche aux opérateurs en sollicitant le département de l’Énergie pour l’acquisition de certaines matières entrant dans la production, telles que l’alcool…”, estime encore la FAM qui soulève les difficultés rencontrées par les producteurs pour obtenir ces intrants. Cette organisation avoue également que certains producteurs “ont délaissé la fabrication de quelques produits car leurs prix sur le marché et le tarif de leur remboursement restent bas en Algérie, comme c’est le cas pour les médicaments de Saidal”. L’autre problématique qui accentue cette crise est liée au retard que prend le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) dans ses activités de contrôle de la qualité. Le comportement de certains grossistes et distributeurs qui recourent à la rétention dans l’approvisionnement des officines n’a fait qu’aggraver la crise, ajoute encore la FAM. Une chose est sûre, pour illustrer cette pénurie, l’Unop a rappelé l’étude qu’il a menée selon laquelle “34% des Algériens n’obtiennent un médicament qu’après l'avoir recherché dans plus de trois pharmacies”. Le comité de veille devrait en principe commencer à examiner la liste de produits en rupture que lui a soumise la FAM et annoncer les résultats de son étude à tous les membres. Et l'application des recommandations qui découleront de ce comité pourrait garantir, affirme la fédération, fluidité, transparence et disponibilité des médicaments. Mieux, l’on a annoncé récemment la mise en place d’un mécanisme destiné aux pharmacies pour signaler toute rupture ou insuffisance dans l'approvisionnement en médicaments qui devrait être opérationnel dès le mois de septembre en cours.