Les travaux de la cellule de veille installée par le ministère de la Santé, devant trouver des solutions urgentes aux nombreuses pénuries et perturbations de médicaments sont toujours au point mort Abdelouahed Kerrar, président de l'UNOP, a expliqué que les trois organisations pharmaceutiques ont présenté une liste de médicaments en rupture de stock et ceux sous tension au ministère de la Santé ajoutant que beaucoup de problèmes vont disparaître si les recommandations qui seront remises à la Direction générale de la pharmacie sont prises en charge, même s'il sait que cela ne mettra pas fin à la rupture.
Les producteurs pharmaceutiques sont toujours dans l’impasse. Les travaux de la cellule de veille installée par le ministère de la Santé, devant trouver des solutions urgentes aux nombreuses pénuries et perturbations de médicaments, sont toujours au point mort.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les opérateurs en pharmacie ont tiré la sonnette d’alarme en août dernier sur le problème de pénurie de médicament.
Une centaine de médicaments étaient en rupture de stock. Suite à cette alerte, le ministère de la santé a annoncé l’installation d’une cellule de veille entre les responsables de la direction générale de pharmacie et la fédération algérienne du médicament qui regroupe le syndicat du snapo, l’unop et les distributeurs. Depuis, les deux parties se sont réunies deux fois sans pour autant arriver à un résultat.
Les concertations sont au point mort et les opérateurs attendent toujours un signal de la direction générale de la pharmacie pour relancer les discussions.
Abdelouahab Kerrar, président de l’Unop, a expliqué que les trois organisations pharmaceutiques ont présenté une liste de médicaments en rupture et ceux en sous tension au ministère de la santé. «Nous leur avons expliqué que le problème des produits en sous tension est dangereux pour la santé publique, car nous avons 11 000 pharmacies sur le territoire national et lorsqu’il y a des produits en tension, ce sont les pharmacies des grandes villes qui sont desservies au détriment des pharmacies qui se trouvent dans les zones rurales. La situation devient plus grave lorsque des produits ne sont pas commercialisés dans ces régions», a expliqué l’opérateur.
Selon M. Kerrar, les opérateurs se sont concertés pour finaliser une liste de recommandations qui touche tous les aspects en mesure de sortir le secteur de sa crise. «Beaucoup de problèmes vont disparaître si ces recommandations qui seront bientôt remises à la direction générale de pharmacie, sont prises en considération», a indiqué l’opérateur. «Ceci, dit-il, ne mettra pas fin à la rupture qui existe partout ailleurs mais le problème sera moins important.»
200 produits objet d’une demande d’augmentation de prix
Abdelouahab Kerrar a indiqué qu’une liste de plus de 200 produits, objet d’une demande d’augmentation de prix, a été remise au ministère de la santé depuis plus de deux ans. Les opérateurs n’ont encore reçu aucune réponse.
Actuellement, souligne-t-il, aucun médicament n’a fait l’objet d’une augmentation de prix puisque les opérateurs n’ont pas le droit de toucher aux prix du médicament qui est soumis à un tarif de référence. D’ailleurs, dit-il, des producteurs ont été obligés d’abandonner la production de certains produits en raison de leur faible marge bénéficiaire. C’est le cas du produit «Ventoline», dit-il, qui, au prix de vente actuel chez nous, ne pourra jamais être fabriqué en Algérie.
Retrait de l’AMM pour certains produits
La direction générale de pharmacie du ministère de la santé a décidé de ne plus délivrer d’autorisation d’importation pour des produits à service médical rendu, (SMR), faible. Ce sont des produits considérés comme étant des produits de confort.
La direction générale de la pharmacie n’a pas annoncé officiellement le retrait de l’AMM, (autorisation de mise sur le marché), de ces produits cependant, souligne M. Kerrar, «la direction de la pharmacie a informé les producteurs que, soit ils fabriquent ces produits localement, soit on ne leur attribue pas les autorisations d’importation».
Selon M. Kerrar, se sont les experts cliniciens qui décident de la nécessité ou non d’un produit. Si ces experts ont donné leur autorisation de mise sur le marché, dit-il, c’est que le produit est nécessaire.
Selon l’intervenant, les cas où l’autorisation de mise sur le marché doit être retirée sont définis par la loi, et les opérateurs sont dans le droit de lancer des poursuites judiciaires.
Le ministère de la santé signe certains avenants
Le président de l’Unop a indiqué que la direction générale de la pharmacie a décidé de signer certains avenants. Ce sont des programmes additionnels que la direction de la pharmacie accorde aux opérateurs après épuisement des quotas du programme délivré en début de l’année.
M. Kerrar estime que «même si les avenants sont signés maintenant, les fournisseurs ne peuvent pas recevoir leur commandes avant la fin de l’année».