Par Rédaction AE -
Le prix Nobel de médecine a été attribué conjointement lundi au Britannique Michael Houghton et aux Américains Harvey Alter et Charles Rice pour leur rôle dans la découverte du virus de l’hépatite C depuis la fin des années 70.
Le trio est récompensé pour sa « contribution décisive » à la lutte contre cette hépatite, « un problème de santé mondial majeur qui provoque la cirrhose et le cancer du foie » dans le monde, a indiqué le jury Nobel lors de l’annonce.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à quelque 70 millions le nombre d’infections par l’hépatite C causant 400.000 décès chaque année.
A la fin des années 70, Harvey Alter avait identifié qu’une contamination hépatitique mystérieuse avait lieu lors de transfusions alors qu’elle n’était ni l’hépatite A ni l’hépatite B, explique le jury.
Des années plus tard, en 1989, Michael Houghton et son équipe sont crédités de la découverte de la séquence génétique virus.
Quant à Charles Rice, il a décortiqué pendant de longues années la façon dont le virus se répliquait, des travaux qui ont conduit à l’émergence d’un nouveau traitement révolutionnaire au tournant des années 2010.
Leur travail « est une réalisation historique dans notre lutte continue contre les infections virales », a noté Gunilla Karlsson Hedestam, membre de l’Assemblée Nobel qui décerne le prix.
Le prix est le premier directement lié à un virus depuis 2008.
Depuis un premier prix (de Chimie) à deux virologues en 1946, ce Nobel vient s’ajouter aux 17 prix directement ou indirectement liés à des travaux sur les virus, selon l’ancien secrétaire de l’Académie suédois des sciences, Erling Norrby.
Si les prix Nobel vont bien être annoncés comme prévu cette semaine, le coronavirus a entraîné l’annulation de la cérémonie physique de remise des prix, le 10 décembre à Stockholm.
Les lauréats, qui se partagent près d’un million d’euros, doivent recevoir leur prix dans leur pays de résidence.
L’an dernier, le Nobel de médecine avait récompensé les Américains William Kaelin et Gregg Semenza, ainsi que le Britannique Peter Ratcliffe pour leurs travaux sur l’adaptation des cellules aux niveaux variables d’oxygène dans le corps ouvrant des perspectives dans le traitement du cancer et de l’anémie.
Après la médecine, suivront la physique mardi, la chimie mercredi et la littérature jeudi.
Le Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo.
Le prix d’économie, créé en 1968, bouclera la saison lundi prochain.
APS